Définition d'une obligation

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Qu'est-ce qu'une obligation ?



Une obligation est un titre financier de créance sur un emprunt. Cet emprunt peut être émis par un pays, une société ou une collectivité locale. En échange de cet emprunt, l’émetteur de l’obligation s’engage à verser un taux d’intérêt au préteur, ainsi qu’à rembourser à l’échéance la totalité de l’emprunt. Au contraire des actions, la rémunération est connue d’avance par l’investisseur.

Les différents émetteurs d'obligations



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Les Etats

: Tout au long de l’année, les différents Etats émettent des obligations afin de financer leurs dépenses (infrastructures, remboursement de la dette…). Les Etats sont considérés comme les émetteurs les plus surs mais les différentes crises nous ont montré qu’un Etat peut aussi faire faillite. Les obligations d’Etats servent toutefois de référence au marché obligataire, on parle « d’actif sans risque ». Parmi les obligations les plus connues, on peut mentionner : en France, les Obligations assimilables du Trésor (OAT) ; en Allemagne, les Bundesanleihen ou « Bund » ; au Royaume-Uni, les « Gilts » ; aux Etats-Unis, les Bons du Trésor (« Treasury Bonds »).

Les obligations d’Etats ont des caractéristiques différentes des autres obligations. D’une part, leur émission se fait par une adjudication. Les différents participants à l’opération indiquent un prix ainsi que la quantité souhaitée. Les participants offrant les prix les plus bas sont servis en premier ce qui fait que tous ne sont pas servis. En faisant la moyenne des offres qui ont été sélectionné, cela donne un cours d’adjudication qui est différent du nominal du titre. D’autre part, les différentes adjudications sont partie intégrante d’un emprunt que l’Etat a déjà effectué. Chaque nouvelle tranche (OAT pour la France) est définit par son année d’échéance et non par son année d’émission comme c’est le cas pour les autres obligations.

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Les sociétés privées

: Afin de financer leurs projets d’investissements, les sociétés émettent des obligations à des échéances diverses. On parle d’obligation « corporate ». Le choix pour l’entreprise d’émettre une obligation traduit le fait qu’elle ne souhaite par partager le risque sur son projet d’investissement. Ainsi, si le projet est rentable, tous les bénéfices lui reviendront à l’instar d’une émission d’actions ou le risque (et donc le profit) est partagé par l’ensemble des actionnaires.
La rentabilité pour l’investisseur est souvent plus forte que pour les obligations d’Etat étant donné que les sociétés sont considérées comme plus risquées. Les obligations d’Etat servent de référence et par la suite, en fonction du risque associé à chaque société, une prime de risque (supplément de rémunération) est offert pour attirer les investisseurs.

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Les sociétés publiques

: Certaines sociétés ont pour actionnaire majoritaire l’Etat ou sont directement contrôlé par l’Etat. Ces sociétés ont une prime de risque faible du fait qu’elles ont la garantie de l’Etat. Les collectivités locales peuvent également émettre des obligations afin de financer des projets d’infrastructures par exemple. Toutefois, certaines collectivités sont plus à risque que d’autres.

Bourse Modalités de versement des intérêts



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Taux fixe

: C’est la modalité de versement la plus répandue. Chaque versement d’intérêts, appelé coupon, est fait à une date fixée à l’émission de l’obligation. Le versement peut être semestriel, bi mensuel ou mensuel. Dans la majorité des cas, il est mensuel. Le versement des intérêts se fait jusqu’à l’échéance de l’obligation. Le montant du coupon est donc connu à l’avance par l’investisseur

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Taux variable

: Le fonctionnement est le même que pour un taux fixe excepté que le montant du coupon n’est pas connu à l’avance. Le coupon est fonction de l’évolution du marché des taux à court terme ou à long terme. A court terme, le LIBOR et l’EURIBOR servent de base au calcul. A ce taux est rajouté un taux fixé par l’émetteur qui lui ne varie pas. Sur le court terme, le risque de variation reste faible mais à long terme, les fluctuations peuvent être importantes. A long terme, c’est souvent le taux OAT 10 ans qui sert de base de calcul.

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Taux indexés sur l’inflation

: Ce type d’obligation permet à l’investisseur de se protéger contre l’inflation et donc de connaître avec exactitude son pouvoir d’achat supplémentaire à l’échéance de l’obligation. En contrepartie, le taux d’intérêt proposé par l’émetteur est inférieur à un taux fixe classique. La valeur de l’obligation n’évolue donc pas avec le temps.

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Coupon zéro

: Aucun coupon n’est versé au détenteur de l’obligation avant l’échéance. Les coupons sont capitalisés, c'est-à-dire qu’ils sont réinvestis pour augmenter le versement final à l’échéance de l’obligation. Ce type d’obligation peut être souscrit par des investisseurs qui n’ont pas besoin de rente régulière mais souhaitent davantage financer un investissement à un instant t ou tout simplement faire fructifier leur capital.

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Obligations convertibles

: Ce sont des obligations à taux fixe qui offrent la possibilité à son détenteur de convertir dans une période donnée leurs obligations en actions de l’émetteur. Le prix auquel l’obligation est convertible est fixé par avance, à un prix bien évidement supérieur au cours actuel de l’action. La conversion de l’obligation en action peut se faire soit à l’échéance, soit dans des fenêtres de temps fixées au moment de l’émission.

Les risques sur les obligations



Les obligations sont souvent considérées par les particuliers comme des actifs sans risque à tord. De nombreux risques sont présents vos obligations :

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Risque de défaut

: c’est le risque pour l’investisseur de ne pas être remboursé à l’échéance de l’obligation si l’émetteur fait faillite. Ce risque est très variable selon l’émetteur et c’est pourquoi il faut attacher beaucoup d’importance à la notation (signature) de l’émetteur. C'est le rôle des agences de notations financières. Plus l’émetteur est risqué, plus la prime de risque est importante.

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Risque de taux

: Au même titre que les actions, les obligations sont également cotées en temps réel sur les marchés mondiaux. Leurs cours évoluent donc en permanence. Ce cours correspond à la valeur de marché de l’obligation et c’est donc le montant que l’investisseur va récupérer à l’échéance de l’obligation. Le cours d’une obligation évolue à l’inverse des taux d’intérêts. Si les taux baissent, le cours de l’obligation va augmenter et cela sera donc profitable à l’investisseur. A l’inverse, si les taux montent, le cours de l’obligation va baisser. En effet, si les taux montent, les investisseurs seront davantage attirés par l’émission de nouvelles obligations qui seront plus rémunératrices. Afin qu’il n’y est pas déséquilibre de rémunération entre les nouvelles et anciennes obligations, le cours des anciennes va diminuer mécaniquement. Notons qu'à partir d'un certain nombre d'années, la rentabilité de l'obligation n'est plus affectée par une variation de taux. C'est la notion de duration de l'obligation.

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La sensibilité

: La sensibilité est la variation du cours de l’obligation pour une variation de 1% des taux d’intérêts. Plus l’obligation sera sensible, plus son cours évoluera fortement à chaque évolution des taux d’intérêts. La sensibilité d'une obligation dépend de plusieurs facteurs que sont la durée de vie, le taux de rémunération. Plus la durée de vie de l’obligation est longue, plus l’obligation sera sensible à une variation de taux. Moins le taux de rémunération est important, plus la sensibilité de l’obligation sera grande.

Caractéristiques techniques des obligations



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Les dates

: Ils existent 3 dates à connaître dans la vie d’une obligation. La date de l’émission correspond à la publication des conditions d’emprunts dans un journal officiel. La date de règlement (généralement 2 à 3 semaines après la date d’émission) correspond elle à la date à laquelle les souscripteurs ont payé l’émetteur. Enfin, la date de jouissance correspond à la date à partir de laquelle les intérêts de l’emprunt commencent à courir.

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Prime d’émission

: Il peut arriver dans certains cas que le prix d’émission de l’obligation soit inférieur à la valeur nominale (valeur de remboursement). Cela a pour but d’attirer les investisseurs. Les grandes sociétés n’ont généralement pas recours à ce type de pratique. En revanche, les sociétés plus risquées doivent souvent accorder une prime d’émission.

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Prime de remboursement

: Au même titre que la prime d’émission, la prime de remboursement à pour but d’attirer les investisseurs en leur proposant d’être remboursé à l’échéance à une valeur supérieure au nominal de l’obligation.

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Modalités de remboursement

: Dans la majorité des cas, le remboursement est « in fine » ce qui signifie à l’échéance de l’obligation. Si certaines clauses sont incluses dans le contrat d’émission, le remboursement peut être anticipé (il y a un délai minimum de jouissance). Enfin, l’émetteur peut dans certains racheter ses propres titres en bourse afin de soutenir le cours de l’obligation. L’émetteur le fait uniquement si le cours est inférieur à la valeur de remboursement (l’investisseur est donc perdant). Une clause doit être également intégrée dans le contrat d’émission pour que l’émetteur puisse recourir à cette technique.

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Rendement

: Comme pour un emprunt bancaire, il faut distinguer le taux nominal (ou facial – c'est-à-dire le montant versé à l’investisseur) et le taux actuariel qui correspond à la rémunération réelle de l’investisseur. Le taux actuariel permet de calculer la valeur d’une somme qui sera versé dans le futur. Le taux actuariel et le taux facial sont différents excepté lorsque l’obligation côte 100 en bourse. Lorsque le cours est inférieur à 100, le taux actuariel est supérieur au taux facial. A l’inverse, lorsque l’obligation cote plus que 100, c’est le taux facial qui est supérieur. Les primes d’émission et de remboursement influent également sur la valeur du taux actuariel.

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