Les faux semblants du déficit public sous Hollande

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La campagne présidentielle approche à grands pas et l'heure est au bilan de François Hollande et de son gouvernement. L'un des points fièrement abordé par notre Président est que le déficit public se réduit et nous nous approchons de la barre symbolique des 3% fixé par le traité de Maastricht. On constate en effet qu'entre 2011 et 2015, le déficit public est passé de -5.10% à -3.50%. Peut-on pour autant féliciter François Hollande pour les efforts fournis sur ce point ? Une seule façon d'y répondre, c'est d'analyser en détail les chiffres de l'INSEE sur le déficit public.


A quoi est du la réduction du déficit public en France ?


deficit public hollandeSource : INSEE
Le déficit public s'obtient en faisant le calcul suivant : recettes publiques - dépenses publiques

Pour faire des économies sur le budget de l'Etat, il faut soit augmenter les recettes, soit réduire les dépenses. Depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande, on peut constater que les recettes augmentent (+2.75% en moyenne sur 4 ans) mais que les dépenses ont elles aussi augmenter (+1.84% en moyenne). Les recettes augmentant plus vite que les dépenses, le déficit public se réduit donc d'année en année.

Pour bien comprendre les raisons de la réduction du déficit, il faut approfondir l'analyse et voir ce qui ce cache derrière le budget des recettes et des dépenses. Voici le tableau des dépenses et recettes des administrations publiques publié par l'INSEE pour les années 2014/2015 :

recette depense hollande
Analyse des dépenses

Entre 2014 et 2015, les dépenses publiques ont augmenté de +1.4% mais derrière ce chiffre ce cache de grandes disparités dans les différents postes de dépenses.

Analyses des dépenses



- Dépenses de fonctionnement en hausse : Durant l'année 2015, les dépenses de fonctionnement, c'est à dire le train de vie des administrations a augmenté de +1.2%. En 2014, l'augmentation était de +1.3% et +1.9% en 2013. Autrement dit, l'Etat ne fait aucun effort pour réduire ses dépenses et alors que la majorité des Français se serrent la ceinture, les administrations publiques ont des rémunérations et des couts de fonctionnement qui augmente.

- Intérêt de la dette : Du fait de la baisse des taux d'intérêt (taux auquel l'Etat Français se finance sur les marchés financiers), le cout de financement des dépenses de l'Etat se réduit d'année en année. Ainsi en 2015, la charge de la dette a représenté 2.3 milliards d'euros de moins qu'en 2014. François Hollande peut donc dire merci aux marchés financiers car il n'y est strictement pour rien. Pourtant, c'est l'un des principaux éléments qui permet de tenir une hausse modérée des dépenses publiques.

- Prestations sociales : Ce sont l'ensembles des aides versés aux Français. Généralement, le cout de ces aides augmentent quand le pays va mal. Plus l'économie tourne au ralenti, plus on verse de prestation sociales. Ainsi, les prestations sociales ont augmenté de 3% en 2013, 2.4% en 2014 et 1.8% en 2015. La France représente 60% des aides sociales qui sont distribués dans l'ensemble de l'UE. On peut s'interroger sur la viabilité à terme de notre modèle sociale étant donné que dans les prochaines décennies, nous allons avoir droit à un véritable papy boom... Je laisse chacun ce faire sa propre idée la dessus, ce n'est pas le sujet du jour.

- Subventions : Une augmentation de près de 5% en moyenne sur ce poste de dépense depuis que Hollande est au pouvoir, autant dire que le gouvernement subventionne à tour de bras. Notre Président est très généreux, certainement un moyen d'acheter la paix sociale....

- Acquisitions nettes d'actifs non financiers : Ce sont à 99% les dépenses d'investissement. C'est avec la charge de la dette, le poste de dépense qui permet de maintenir une hausse mesurée des dépenses publiques. Pour arriver à ce résultat, c'est très simple, l'Etat réduit d'année les dépenses d'investissement (et donc le budget) dans les collectivités locales. C'est un bon moyen de faire baisser artificiellement les dépenses. En faisant cela, Hollande ne résout rien, il ne fait qu'accroître la pression financière des collectivités locales qui sont obligés notamment d'augmenter la taxe foncière pour compenser cette baisse de budget. Dans l'histoire, le méchant ce sont les différents maires alors que c'est Hollande et son gouvernement qui sont à la source de l'endettement toujours plus important des collectivités locales.

Analyse des recettes



Les recettes publiques ont augmenté de 2.75% en moyenne en 4 ans de présidence sous François Hollande. Autrement dit, les impôts augmentent chaque année, y compris en 2015 contrairement à ce que veux nous faire croire François Hollande. Il est facile de dire que l'impôt sur le revenu à baissé avec la suppression de la première tranche d'imposition, ce qui fait que 50% des Français ne sont pas imposables... Mais l'impôt sur le revenu n'est pas le seul impôt... Il y a tous les autres, directs ou indirectes et ces derniers eux, ne font qu'augmenter.

95% des recettes de l'Etat proviennent principalement de 3 postes :

- Impôts sur la consommation : TVA, TICPE, TIPP
- Impôts sur les revenus : IR, IS, BIC
- Impôts sur la propriété et le capital : Taxe foncière, impôts sur les plus values (immoblières et mobilière), ISF, droits de mutation (donation, succession...)

C'est pour cela qu'il y a un décalage entre les propos de François Hollande sur les impôts et le ressenti des Français (bien réelle) du matraquage fiscale toujours plus fort. Il n'y a qu'à regarder le tableau de l'INSEE, toutes les recettes augmentent chaque année (et donc tous les impôts) et ce depuis la prise de pouvoir de François Hollande.

Le taux de prélèvement obligatoire est de 44.5% en 2015 en France. Seul le Danemark fait pire dans toute l'Union Européenne.


Conclusion sur la gestion du budget de François Hollande



François Hollande a réussi a réduire le déficit public en France principalement en augmentant massivement les impôts de manière régulière tout au long de son quinquennat (augmentant ainsi les recettes). Il doit la hausse modérée des dépenses uniquement à la baisse de la charge de la dette et la baisse des dotations aux collectivités locales. Si les taux d'intérêts sur les marchés ne s'était pas écroulé pendant son quinquennat, le déficit public aurait tout simplement continuer d'augmenter (malgré l'augmentation des impôts). C'est dire la mauvaise gestion de François Hollande et de son gouvernement. Le pire dans tout ça, c'est que de son côté, l'Etat n'a fait lui aucun effort pour réduire ses dépenses. 

On nous a annoncé des plans d'économies mais qui en réalité ne se traduisent jamais dans les faits. Enfin si, on réduit les dépenses d'un côté pour dépenser plus de l'autre. C'est simplement de la communication. Nous sommes le seul pays dans l'UE à ne pas avoir entamer des reformes structurelles profondes. Sans cela, nous allons droit dans le mur à long terme. L'augmentation rapide de notre dette publique est d'ailleurs un signal d'alarme. Nous sommes en 2015 à 95.7% de dettes publiques par rapport au PIB. Nous sommes actuellement au niveau de l'Espagne... qui a connu ces dernières années une crise sans précédent, qui a fini par amener de lourdes réformes salutaires. Espérons en tout cas qu'un krach obligataire n'intervienne pas (augmentant massivement la charge de la dette et donc les dépenses publiques), cela fera exploser le déficit public et plongerait très certainement la France dans une crise profonde sans précédent, bien pire qu'en 2008.

La France est comme dans une longue agonie vers la mort. Le problème, c'est qu'on attend d'être au pied du mur pour prendre des mesures fortes, nos politiques n'ayant aucun courage politique et les Français ayant une aversion profonde pour le changement... A bon entendeur !

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