Facteurs d'influence sur le cours d'une action

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Le prix d’une action évolue bien évidement en fonction de l’offre et de la demande. Cette opposition permanente entre acheteurs et vendeurs est influencé par de nombreux facteurs qui interagissent entre eux. Voici une liste des principaux éléments qui font varier le prix d’une action que l’on peut regrouper en deux grandes catégories, les facteurs structurels et les facteurs conjoncturels.


Facteurs structurels de variation du cours d'une action



Les facteurs structurels sont les éléments liés directement à l’entreprise. Chaque action (entreprise) à ses propres caractéristiques et c’est ce qui fait que certaines voient leur cours de bourse monter / baisser plus que d’autres.

Les bénéfices


Les bénéfices mesurent la capacité d’une entreprise à générer des profits dans son activité. Cela répond à une question toute simple : l’entreprise est-elle rentable ?

Si les bénéfices sont la, cela attire des investisseurs. Plus ils sont importants, plus l’action est plébiscité par les investisseurs. A l’inverse, une entreprise publiant une perte sur un exercice est sanctionnée par les investisseurs.

C’est un raisonnement de base car il faut aussi tenir compte du taux de croissance des bénéfices. C’est ce qui attire les investisseurs sur le long terme. Une entreprise qui génère des bénéfices stables dans le temps est généralement une entreprise arrivée à maturité dans son secteur d’activité. Le potentiel de hausse du cours de l’action est alors limité. En revanche, une entreprise présentant des bénéfices croissants chaque année traduit d’une entreprise en plein développement. Cela attire beaucoup d’investisseurs sur le long terme et le cours de l’action peut alors grimper fortement.

Le bénéfice d’une entreprise sert également à calculer le bénéfice net par action (BNPA). Pour cela, il suffit de diviser le bénéfice total par le nombre d’actions. Le BNPA est utilisé dans le calcul de nombreux ratios qu’utilisent les investisseurs pour sélectionner leurs actions à mettre en portefeuille. Parmi les plus connus, on peut citer le PER (Price Earning Ratio) qui est égal au cours de l’action / bénéfice par action. Si le bénéfice est important, le PER diminue. Généralement, ce sont les actions ayant le PER le plus faible qui surperforment l’indice de marché. 

Les dividendes


Le montant des dividendes versés dépend des bénéfices réalisés mais également de la politique de l’entreprise. Les entreprises arrivées à maturité versent généralement des dividendes importants pour attirer les investisseurs et compenser le fait que le potentiel de croissance de l’entreprise est faible. A l’inverse, les jeunes entreprises versent peu ou pas de dividendes, tout le bénéfice étant réinvesti pour financer la croissance future de l’entreprise. Le montant des dividendes des différentes entreprises impacte donc le choix des investisseurs pour tel ou tel action. Les pères de famille vont par exemple choisir des actions à fort dividendes. Les fonds de gestion vont eux se concentrer sur les entreprises les plus prometteuses, avec un fort potentiel de hausse pour le cours de bourse.

Le dividende impacte également directement le cours de l’action puisqu’au détachement du dividende (à son versement), le montant est retranché directement au cours.

L’endettement


Le niveau d’endettement d’une entreprise détermine son effet de levier financier. Il est calculé de la manière suivante : Dettes / Capitaux propres. Plus l’endettement est important, plus le potentiel de croissance est important pour l’entreprise mais en contrepartie, le risque est également plus élevé. L’effet de levier financier impacte principalement le cours de bourse d’une action sur le long terme. Tout va dépendre de la capacité de l’entreprise à générer ou non de la croissance tout en supportant le cout de la dette.

Selon le niveau d’endettement de l’entreprise, cela va impacter le cours des actions. Si l’entreprise est performante, l’effet de levier financier lui permet de décupler ses bénéfices et donc d’attirer un plus grand nombre d’investisseurs. Le prix de l’action peut alors s’envoler tout comme il peut s’écrouler si l’entreprise n’arrive pas à supporter le cout de la dette.

Secteurs d’activité


Selon le secteur d’activité d’une entreprise, son niveau de risque est différent. Les secteurs cycliques tels que l’automobile sont par exemple plus risqué qu’un investissement dans un secteur non cyclique tels que les assurances par exemple. Le potentiel de croissance est plus élevé dans les secteurs dits à risque.
Selon le cycle économique dans lequel l’économie se trouve, il faut également privilégier certains secteurs plutôt que d’autres.

Les investisseurs institutionnels regardent avec attention les secteurs d’activités des entreprises. Une approche de gestion de portefeuille dite top/down (cf gestion active) donne même plus d’importance au secteur d’activité qu’à l’entreprise elle-même.


Facteurs conjoncturels de variation du cours d'une action



Les facteurs conjoncturels sont les éléments qui ne sont pas directement liés à l’entreprise mais à son environnement macroéconomique. Ces facteurs exercent une pression sur le prix de l’ensemble des cours des actions. 


Les politiques des banques centrales


Tous les instruments de la politique monétaire utilisés par les banques centrales ont un impact fort sur les prix des actions. Bien évidemment, les taux directeurs des banques centrales en font partie. 

Une baisse des taux favorise généralement une hausse des marchés boursiers. En effet, des taux d’intérêts bas favorise le crédit, l’investissement et donc une relance économique ce qui est bénéfique à l’ensemble des entreprises. De plus, une baisse des taux attire l’épargne (moins rémunéré) vers la bourse, ce qui favorise donc une hausse du prix des actions.

A l’inverse, une hausse des taux d’intérêts à un impact négatif sur les marchés actions. Une hausse est généralement utilisé pour lutter contre l’inflation et à pour effet d’accroître le cout des crédits. Cela à pour effet de ralentir de le développement des entreprises et donc leurs bénéfices. D’autre part, une hausse des taux d’intérêts pousse les investisseurs à privilégier les obligations par rapport aux actions. Le prix des actions baisse. 

Une autre arme des banques centrales est le QE (Quantitative Easing). Le QE à un impact fort sur les marchés boursiers et sur le prix des actions. Il pousse le cours des actions vers le haut.

Psychologie des investisseurs


Le sentiment de marché à un impact fort sur les marchés boursiers. On le voit aujourd’hui, pour passer d’un marché haussier depuis plusieurs mois ou années à un marché baissier, cela ne se fait pas d’un coup. Les investisseurs ont une mémoire de marché. Si pendant une longue période, ils n’ont connu que la hausse, ils ont du mal à changer de mode.

Il n’y a que regarder les marchés boursiers en ce moment, de nombreuses valeurs ont vu leur cours de bourse s’envoler de manière totalement irrationnelle, sans refléter la réalité des fondamentaux. C’est ce qui conduit à la création de bulles spéculatives qui un jour ou l’autre finissent toujours pas exploser…

Les données macroéconomiques


Tous les chiffres économiques publiés par les principaux pays ont un impact direct sur les marchés financiers. Les principales données macroéconomiques concernent l’emploi, l’inflation et la croissance. Une croissance faible va par exemple pousser les entreprises à ralentir leurs investissements (moins confiante dans l’avenir) ce qui va avoir pour effet de faire baisser leurs bénéfices à terme, et donc le prix des actions.

L’effet des différentes annonces économiques est également court terme, c’est ce que l’on appelle l’effet d’annonce (cf trading des annonces économiques). Nous l’avons vu hier avec la chute des marchés boursiers européens du fait de l’annonce d’une croissance moins bonne que prévu aux Etats Unis (un des moteurs de la croissance mondiale).

Cycles économiques


Pour bien investir en bourse, il faut également tenir des comptes des cycles économiques : Reprise, expansion, surchauffe et récession. Selon le cycle dans lequel l’économie se trouve, cela influence le prix des différentes actions selon le secteur d’activité des entreprises. En phase de reprise et d’expansion, les investisseurs vont privilégier les actions cycliques et les actions de croissance. A l’inverse, en phase de surchauffe et de récession, les investisseurs vont privilégier les actions de rendement et défensives.

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