Les frais d’un contrat d’assurance vie

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L’utilisation première de l’assurance vie par les Français est la construction d’un capital, devant la transmission de patrimoine et la sortie en rente dans le cadre de la retraite.

Pour cela, l’investissement dans un contrat d’assurance vie peut prendre deux formes :
  • Le fonds en euros, pour une sécurité maximale, quitte à ne gagner que quelques pourcentages de rendement par an
  • Les unités de compte, pour profiter des opportunités inhérentes aux marchés financiers, même si cela implique de s’exposer à un risque de pertes

Dans cette optique, l’horizon d’investissement de l’assurance vie est le long terme, souvent au moins 8 ans afin de profiter au maximum de son régime fiscal.

Parmi les centaines de contrats existants, l’investisseur en assurance vie a tout intérêt à choisir un contrat compétitif au niveau des frais.

En effet, selon les distributeurs (banques traditionnelles, banques en ligne, assureurs, courtiers spécialisés, etc…), les frais prélevés ne sont pas identiques. Et c’est un euphémisme !

Or, plus de frais, c’est moins de performances. Et sur le long terme, un écart qui ne paraît pas important à l’origine peut avoir des répercussions énormes à l’arrivée. L’optimisation des frais est donc un moyen facile - et indispensable - de développer son capital. Voici le guide des frais à surveiller.




Les frais de versement



Certains distributeurs, notamment les banques traditionnelles (BNP Paribas, etc…) et les assureurs (AXA, etc…), pratiquent des frais de versement.

Le principe ? A chaque fois que l’investisseur dépose des fonds sur son contrat, jusqu’à 5% de ces sommes sont prélevées.
Dans le cadre d’un placement 100% sécurisé dans un fonds en euros, il faudrait donc attendre plusieurs années avant de gagner le moindre euro !

A notre époque, ces frais sont de plus en plus difficiles à justifier dans la mesure où de très nombreux contrats en sont dépourvus (banques en ligne, courtiers spécialisés).

En théorie, ces frais devraient être la contrepartie d’un meilleur service, mais dans les faits, ils servent surtout de commissions au vendeur du contrat.


Les frais annuels de gestion



Ce sont de loin les plus importants ! La raison ? Ils sont prélevés tous les ans sur l’encours total du contrat.
Un calcul à la louche pour comprendre : avec 1% de frais annuels de gestion et un investissement qui reste stable, c’est 10% en moins du capital au bout de 10 ans. Et si l’investissement prend le même temps 10% ? Eh bien, il ne reste rien pour l’épargnant…

Ces frais s’appliquent sur différents encours :

• L‘encours en fonds en euros


De 0,50% pour les fonds euros les moins chers à 0,80% dans les banques traditionnelles, ces frais sont souvent le critère le plus important pour déterminer de la compétitivité d’un fonds.
Payer plus pour gagner moins ou payer moins pour gagner plus, c’est dans ces termes que l’épargnant doit appréhender les frais annuels de gestion sur le fonds en euros.

• L’encours en unités de compte


Parce que les unités de compte, ces fonds de placement, demandent une gestion plus active sur les marchés par rapport aux fonds en euros, les frais annuels de gestion en unités de compte sont toujours plus élevés.
Ils s’élèvent ainsi de 0,50% (ce qui est très rare) à parfois plus de 1%. Sur le papier, ils ne paraissent pas si élevés. Pourtant, il faut y regarder à deux fois. Souhaitez-vous payer 10 000€ ou 5 000€ pour la gestion de vos unités de compte ?
C’est en ces termes que le débat doit prendre place !

• L’encours en gestion pilotée


La plupart des assurances vie proposent des services de gestion pilotée.
L’épargnant choisit un mandat (défensif, équilibré, dynamique) puis une société de gestion investit sur les marchés avec l’argent confié.
Pour un débutant, l’intérêt est de profiter de l’expertise de professionnels de la finance. Bien entendu, ce type de gestion implique un surcoût, jusqu’à 0,50%, avec une moyenne de 0,20%. Par exemple, avec des frais annuels de gestion en unités de compte de 0,75%, opter pour la gestion pilotée peut représenter une dépense supplémentaire de 0,20%, soit un coût total de 0,95%.

• Les frais d’arbitrage


Les investisseurs en gestion libre, c’est-à-dire qui choisissent eux-mêmes leurs unités de compte, sont amenés à prendre des décisions de gestion. Par exemple, retirer 5 000€ d’une unité de compte à un moment donné pour les placer sur une autre.
Cette opération peut parfois amener des frais d’arbitrage, jusqu’à 1% du montant déplacé.

Les frais d’arbitrages sont de deux types :
- Les frais d’arbitrages manuels, comme vus dans notre exemple
- Les frais d’arbitrages automatiques, si une option de gestion automatique est en vigueur. Certains contrats permettent par exemple de transférer automatiquement un montant prédéfini vers le fonds euros quand une unité de compte atteint une performance cible

Pour l’épargnant, il est important de surveiller ces deux frais d’arbitrage. Si les banques et les courtiers spécialisés sont souvent plus compétitifs en supprimant les frais d’arbitrage manuels, des frais d’arbitrages automatiques peuvent parfois encore être prélevés.
Attention à la confusion des genres !

• Les frais de sortie


A part pour des assurances vie “antiques”, il n’existe normalement pas de frais de sortie pour récupérer son argent.
Toutefois, si l’investisseur décide au moment de la retraite de convertir le capital accumulé en une rente annuelle jusqu’à la fin de ses jours, des frais de conversion en rente peuvent être facturés.
Ce sont alors des “frais d’arrérages”, qui d’une certaine manière, peuvent donc être considérés comme des frais de sortie.
Généralement, ils sont soit nuls, soit de 3% du montant converti.

• Les options de prévoyance


Certaines assurances vie donnent accès à des options de prévoyance, comme la garantie plancher.
C’est-à-dire qu’au moment du décès de l’investisseur, et si l’investissement a généré des pertes, la garantie plancher “rembourse” les pertes réalisées à l’attention des bénéficiaires du contrat.
Quand elle est proposée, la garantie plancher est généralement payante, mais elle peut parfois être offerte.
Il existe d’autres garanties de prévoyances, plus techniques, qui font par contre toujours l’objet d’une facturation.

• Les frais cachés


L’assurance vie n’est pas réputée pour son degré de transparence, et les frais cachés sont là pour nous le rappeler. Jusqu’à présent, nous avons vu les frais directement liés à “l’enveloppe”, c’est-à-dire le contenant du contrat. Mais mettons-nous à la place d’un fonds de placement en unités de compte, par exemple spécialisé sur le secteur de la grande distribution.

Il a de multiples clients, comme des investisseurs institutionnels, des particuliers en direct ou encore des particuliers via des assurances vie. Par exemple, les assurances vie de Boursorama Banque, de BNP Paribas et du Crédit Agricole référencent ce fonds dans leur offre d’unités de compte.

Pour vivre, ce fonds doit payer ses gérants, son personnel, ses frais administratifs, informatiques, etc… Il facture donc de multiples frais, notamment des frais de versement, des frais annuels de gestion ou encore des frais de surperformance. En réalité, chaque fonds possède sa propre structure de frais. Le problème est que ceux-ci sont importants, parfois jusqu’à 5%, et très peu mis en avant. C’est-à-dire que si l’investisseur ne fait pas preuve de curiosité en recherchant la fiche Dici (Document d’Information Clef pour l’investisseur), les frais réellement prélevés ne remontent pas jusqu’à l’investisseur.

Concrètement, si celui-ci voit par exemple une performance de 5% en fin d’année sur un fonds donné, il ne verra pas la “vraie” performance réalisée de 8%, mais amputée de 3% de frais. Toutes les assurances vie du marché fonctionnent de la même manière, mais cette opacité ne pourra changer que si les investisseurs apprennent à relever ces frais, et à demander des comptes le cas échéant.

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