Définition du progrès technique
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Qu'est ce que le progrès technique?
Le progrès technique regroupe les innovations permettant l'accroissement de la productivité des facteurs de production. Économiquement, cela permet d'augmenter le niveau de production de biens et services sans augmenter le facteur travail et capital, ou de réduire les coûts de production. Dans les 2 cas, l'appareil productif est plus efficace.
Le progrès technique est d'abord une invention qui est par la suite utilisée à des fins industrielles ou commerciales. Selon l'économiste Joseph Schumpeter, il existe 5 formes d'innovations. Cela peut concerner la transformation de la structure de la production (création d'un nouveau bien ou service), l'organisation du travail (le toyotisme par exemple), le développement d'un nouveau procédé de fabrication (innovations technologiques), l'ouverture de nouveaux marchés (nouveau procédé commercial par exemple) ou la conquête d'une nouvelle source de matières premières (innovations de marché tels que le plastique par exemple). Pour Schumpeter, le progrès technique est indispensable à la croissance économique.
Dans la plupart des cas, le progrès technique prend sa source dans le secteur privé grâce aux entrepreneurs et visionnaires. Toutefois, le secteur public peut également y contribuer si une politique de recherche et de développement est mise en place.
Comment mesurer le progrès technique?
Pour appréhender le progrès technique, on a longtemps utilisé la notion de productivité globale des facteurs (PGF). C'est la croissance exogène qui ne peut pas être expliquée par l'amélioration du facteur travail ou du facteur capital. Le progrès technique est alors réduit aux gains de productivité lié à la combinaison des facteurs de production. Cette vision a été peu à peu remise en cause du fait que l'innovation ne mène pas toujours à des gains de productivité. La PGF reste toutefois l'outil de mesure utilisé par l'INSEE.
Aujourd'hui, l'innovation est au cœur du développement économique. Elle est maintenant considérée comme un facteur endogène de la croissance. Dans la théorie de la croissance endogène, le progrès technique est l'un des piliers de l'expansion de l'économie. C'est une activité à rendement croissant avec un coût d'appropriation minimal. Pour mesurer le progrès technique, il suffit de regarder l'évolution du nombre de brevets obtenus. On peut ainsi comparer les différents acteurs économiques (entreprises, etats) et voir qui est le plus innovant.
Progrès technique et révolution
La dernière grande invention qui a transformé profondément le monde économique, c'est la machine a vapeur. Elle a permis à l'homme de disposer d'une énergie considérable et donc d'améliorer toutes ses techniques de production. Les coûts de production ont chuté fortement. D'importants gains de productivités ont été réalisé. Cela a conduit à l'essor du capitalisme et des entreprises commerciales et industrielles. La machine a vapeur est à l'origine de la révolution industrielle qui a suivi autour de 1780.
Aujourd'hui, le progrès technique pourrait conduire à une nouvelle révolution, technique cette fois, du fait de l'émergence d'une multitude de nouvelles technologies.
Le paradoxe de la productivité
Le progrès technique ne mène pas toujours à des gains de productivité. C'est ce qu'a montré l'économiste Solow. En effet, durant les dernières décennies, le rythme des innovations s'est accéléré mais on a assisté à un ralentissement de la hausse de la productivité. Plusieurs éléments peuvent expliquer ce phénomène.
Le premier, c'est qu'une innovation ne produit pas ses effets instantanément sur l'appareil productif. C'est une mutation lente de la production. En effet, les entreprises doivent investir massivement pour transformer l'environnement nécessaire à l'intégration de cette innovation.
Le second élément qui explique la paradoxe de Solow, c'est l'augmentation de la part des services dans le PIB. Il est facile d'évaluer la productivité dans l'industrie mais plus difficile dans le secteur des services. De plus, dans le secteur tertiaire, la productivité des facteurs de production augmente moins rapidement que dans le secteur secondaire. Du coup, la productivité globale des facteurs à l'échelle d'un pays semblent globalement ralentir.
